Site commémoratif Stadthaus
De 1933 à 1943
, la « Stadthaus » (littéralement « maison de ville ») située dans la rue Stadthausbrücke fut la centrale de la terreur national-socialiste à Hambourg. Le site commémoratif Stadthaus rappelle ce passé.
Deux expositions présentent le lieu, les différents crimes de la police de Hambourg qui y ont été organisés ainsi que des biographies de femmes et d'hommes persécutés. Dans le « couloir des soupirs » historique, on peut écouter les souvenirs de ceux qui ont été interrogés et torturés à la Stadthaus.
Le site commémoratif Stadthaus se trouve dans les « Stadthöfe », un complexe commercial et d'affaires. Depuis 2022, celui-ci fait partie de la Fondation des mémoriaux et lieux didactiques à Hambourg en mémoire des victimes des crimes nazis.
Évènements (en allemand)
- jeudi 19 septembre 2024
- 17:00–18:30
- Rundgang
Geschichtsort Stadthaus, Stadthausbrücke 6, 20355 Hamburg
Rundgang durch das ehemalige Stadthaus
Das Stadthaus am Neuen Wall/Stadthausbrücke war im Nationalsozialismus eine Zentrale des Terrors. Dort befanden sich das Polizeipräsidium sowie die Leitstellen von Gestapo und Kriminalpolizei. Beim… Plus d’informations
- vendredi 27 septembre 2024
- 15:00–17:00
- Konzert
Geschichtsort Stadthaus, Stadthausbrücke 6, 20355 Hamburg
Pop-Up Konzert mit dem Jewish Chamber Orchestra Hamburg
Vier Musiker*innen des Jewish Chamber Orchestra Hamburg sind im Rahmen des PHŒNiX festival hamburg 2024 im Geschichtsort Stadthaus zu Gast. Im Anschluss an das Konzert werden Kurzrundgänge durch die… Plus d’informations
La « Stadthaus », située à l’angle Stadthausbrücke/Neuer Wall
, est un ensemble de bâtiments qui fut le siège des services centraux de la police de Hambourg de 1814 à juillet 1943. Sous le régime nazi, il abritait la préfecture de police ainsi que les services de police d'État et de police judiciaire en charge de Hambourg et d'une grande partie du nord-ouest de l'Allemagne. Plusieurs centaines d'employés y travaillaient. Depuis la Stadthaus, la police organisait la persécution systématique des membres de la résistance contre le national-socialisme à Hambourg, la persécution des Juifs, des Sintis, des Roms ainsi que de nombreuses autres personnes, dont beaucoup de travailleurs forcés, d’homosexuels ou de personnes stigmatisées comme « criminels professionnels » ou « asociaux ».
Dans les salles d'interrogatoire et les cellules de détention de la Stadthaus, les femmes et les hommes arrêtés étaient brutalement maltraités, humiliés, torturés, assassinés ou poussés au suicide. Des policiers extorquaient des aveux en procédant à des « interrogatoires renforcés ». Les fonctionnaires décidaient de la vie ou de la mort en envoyant les détenus dans des camps de concentration et en demandant un « traitement spécial ». C'est également depuis la Stadthaus qu’était organisée la participation de policiers d’Allemagne du Nord à des opérations de guerre, notamment en Pologne et en Union soviétique, où les bataillons de police prirent part à de nombreux meurtres de masse.
Lors des attaques aériennes de l'« opération Gomorrhe » en juillet 1943, l’ensemble de la Stadthaus a été fortement endommagé. Les services de police ont alors été transférés dans d'autres bâtiments dans le centre-ville de Hambourg.
De 1933 à 1943
, la persécution de dizaines de milliers de femmes et d'hommes dans le nord de l'Allemagne fut organisée dans la « Stadthaus », centrale de la terreur nazie. C'est également à la Stadthaus que la Gestapo et la Kripo (police judiciaire) menaient des interrogatoires, souvent accompagnés de mauvais traitements et de tortures.
Les femmes et les hommes présentés ici ont été poursuivis par la police pour des raisons très différentes. Plusieurs s'étaient engagés à Hambourg dans la résistance contre le national-socialisme ou avaient mis au ban de la société en tant que Juifs, Sintis, Roms et devaient être systématiquement assassinés. D'autres ont été arrêtés par la police en tant qu'homosexuels, témoins de Jéhovah ou prétendus « criminels professionnels ». Cliquez sur une photo et une courte biographie s'ouvre.
La sintezza Regine Böhmer
avait huit ans lorsque la police l’a arrêtée ainsi que ses parents et ses frères et sœurs dans leur appartement à Hambourg-Hammerbrook. Tous furent déportés via la gare Hannoverscher Bahnhof le 20 mai 1940 vers le camp de travail de Belzec en Pologne occupée. Quelques membres de la famille réussirent à s’enfuir, mais ils furent repris et déportés dans des camps de concentration. Le père et trois frères ne survécurent pas à la détention dans les camps. Regine Böhmer fut envoyée au camp de concentration de Ravensbrück et libérée en avril 1945 au camp de concentration de Bergen-Belsen.
Gertrud Rast
, née Graeser, membre du parti communiste (KPD), a fui en France en 1933. Elle y fut arrêtée en 1939 après le début de la Seconde Guerre mondiale, à l'âge de 42 ans, puis internée et remise à la Gestapo en 1943. Après plusieurs mois de détention, notamment à la prison de police de Fuhlsbüttel à Hambourg, elle fut transférée en décembre 1944 au camp d'éducation au travail de Wilhelmsburg (Langer Morgen). Après 1945, elle devint une des responsables du KPD et plus tard du parti successeur DKP dans le Schleswig-Holstein.
Jenta Honig
, née Salik, naquit en Pologne en 1892. Elle vécut avec son mari, le commerçant Osias Leib Honig, et leurs quatre enfants d'abord à Vienne puis, à partir de 1935, à Altona. La famille juive tenta d’émigrer en Palestine, notamment après le pogrom de novembre 1938. Trois fils réussirent à fuir l'Allemagne, mais Jenta Honig, son mari et son fils Willi n’obtinrent pas l’autorisation de quitter le pays. Le 8 novembre 1941, ils furent déportés de la gare Hannoverscher Bahnhof vers le ghetto de Minsk. Tous trois y moururent.
Richard et Käthe Tennigkeit
, née Schlichting, étaient membres du parti communiste. Après l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933, le couple s'engagea dans la résistance. Dans leur maison située dans un jardin ouvrier à Hambourg-Farmsen-Berne, ils cachaient des résistants recherchés par la police. En février 1944, ils furent arrêtés par la Gestapo : en avril 1944, Käthe Tennigkeit mourut à la prison de police de Fuhlsbüttel. La Gestapo déclara qu'elle s'était suicidée. Richard Tennigkeit mourut en décembre 1944 au camp de concentration de Neuengamme.
Dorothea et Erich Golly
étaient membres de de la communauté des témoins de Jéhovah, même après son interdiction en juillet 1933. Pour le couple, cela entraîna des années de détention dans des établissements pénitentiaires et des camps de concentration : Erich Golly mourut en février 1945 au camp de concentration de Dachau après plus de huit ans de détention. Dorothea Golly fut également envoyée dans un camp de concentration après avoir purgé sa peine de prison. Elle fut libérée à la fin de la guerre au camp de concentration de Ravensbrück, gravement malade et devenue aveugle.
Helmuth Hübener
, membre des Mormons et apprenti dans l’administration des services sociaux, commença à 16 ans à écouter en cachette la radio britannique BBC. Il faisait circuler les informations qu’il apprenait au moyen de tracts qu’il rédigeait lui-même les quartiers de Hamm, Hammerbrook et Rothenburgsort à Hambourg. Trois amis l’aidaient. À la suite de la dénonciation d'un collègue de travail, la Gestapo arrêta les jeunes en février 1942. Le 11 août 1942, le « Tribunal du Peuple » (Volksgerichtshof) de Berlin condamna à mort Helmuth Hübener, ses amis furent condamnés à des peines de prison.
Le jardinier Alfred Kästel
avait un magasin de fleurs à Altona. En 1942, le tribunal de grande instance de Hambourg le condamna à deux ans de prison pour actes homosexuels. Comme il avait des antécédents judiciaires, le tribunal décida de sa future « détention de sûreté ». Après avoir purgé sa peine, la police judiciaire de Hambourg ordonna en juillet 1944 le transfert d'Alfred Kästel au camp de concentration de Neuengamme. Il y mourut le 5 novembre 1944 à l'âge de 65 ans.
Arnold Hencke
grandit dans une famille ouvrière à Hambourg-Eimsbüttel. Il était membre des Jeunesses ouvrières socialistes (SAJ) et du parti social-démocrate SPD. Même dans l'illégalité, il poursuivit son travail politique. En janvier 1935, la Gestapo réussit à arrêter Arnold Hencke et d'autres membres de la SAJ Eimsbüttel. S'ensuivirent des mauvais traitements ainsi que l'incarcération au camp de concentration de Fuhlsbüttel et à la prison pour mineurs de Hahnöfersand. Le 30 juillet 1937, Arnold Hencke, âgé de 21 ans, fut libéré. Toute sa vie, il souffrit des séquelles de sa détention.
Ernst Kröger
de Neumünster, mouleur de profession, fut emprisonné dans sa jeunesse à plusieurs reprises pour vol et falsification de documents. En 1933, il fut condamné à huit mois de prison. Après sa libération, il commit plusieurs cambriolages et fut condamné à sept ans de réclusion. En mai 1943, il fut placé en « détention de sûreté » au camp de concentration de Neuengamme, où il mourut quelques semaines plus tard, le 19 juin 1943, à l'âge de 29 ans.
L'exposition principale
« La Stadthaus sous le national-socialisme. Une centrale de la terreur » traite les différents crimes commis par la police de Hambourg sous le national-socialisme ainsi que les biographies de personnes persécutées. L'exposition sur le pont des arcades informe sur l'histoire de la construction et l'utilisation de l'ensemble des bâtiments des Stadthöfe. Dans le « couloir des soupirs », par lequel les prisonniers étaient amenés des cellules de détention aux salles d'interrogatoire, une station audio permet d'écouter des témoignages d'anciens détenus sur les interrogatoires et les mauvais traitements subis dans la Stadthaus. Tous les éléments de l'exposition sont disponibles en allemand et en anglais.
Adresse
Stadthausbrücke 6
20355 Hambourg
Heures d'ouverture
du lundi au samedi de 10h à 17h. Fermé les dimanches et jours fériés.
L'entrée est gratuite.
Les expositions sont accessibles en fauteuil roulant, contrairement au « couloir des soupirs ».
Des visites guidées gratuites de l'ancienne Stadthaus et du site commémoratif Stadthaus sont régulièrement organisées.
Contact
Dr. Christiane Heß et Dr. Christine Eckel (Fondation des mémoriaux et des lieux didactiques à Hambourg)
Téléphone : +49 40-428 131 580
Courrier électronique: geschichtsort.stadthaus@gedenkstaetten.hamburg.de
Stigma
À l’angle des rues Stadthausbrücke/Neuer Wall, la sculpture au sol « Stigma » de missing icons rappelle la terreur passée et les longues années pendant lesquelles l’histoire de la Stadthaus fut « oubliée ». Vous trouverez ici des informations sur l'œuvre d'art (missingicons).